Manzakin, c’est un projet solidaire et musical. Dans la continuité des projets Fanfare Sans Frontières, notre but est de partager ce que l’apprentissage de la musique nous a offert avec des jeunes issus de milieux défavorisés. 

Tous étudiants à CentraleSupélec, nous sommes partis de notre campus de Gif-sur-Yvette, près de Paris. Depuis mars nous travaillons avec des associations en Équateur : Clave de Sur à Guayaquil, avec laquelle nous avons donné des cours de musique et de français ; et Ecuasol à Quito, où notre – courte – action s’est concentrée sur de l’éveil musical à destination des plus jeunes. Le 21 mai, cap sur le Nicaragua, où nous travaillerons avec La Esperanza Granada, à Granada.

FANFARE SANS FRONTIÈRES

 

Fanfare Sans Frontières est une association loi 1901 qui supporte et assiste des fanfares solidaires, comme Manzakin ! C’est l’association qui nous permet d’avoir des conseils, des rencontres et des retours d’expériences de projets précédents, et de monter le nôtre comme des chefs.

LA MUSIQUE COMME OUTIL DE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

 

Les compétences interpersonnelles, comme la communication, la créativité, le travail en groupe ou encore la gestion de projets sont souvent laissées de côté par les systèmes éducatifs traditionnels. Pourtant des organismes comme le Forum Économique Mondial les considèrent comme essentielles pour les citoyens de demain : et si l’expression artistique était un bon moyen de les développer ? Chez Manzakin, nous avons tous beaucoup appris au travers de la musique et des arts du spectacle, depuis tout petits pour certains, ou depuis à peine 2 ans pour d’autres. En organisant des ateliers et des projets avec des jeunes issus de milieux défavorisés, nous voulons les encourager à développer ces compétences, et aider les associations locales à former les citoyens de demain !

En intégrant la fanfare de l’École, La Band’à Joe, nous avons appris de nouveaux instruments, même les anciens musiciens. La philosophie étant de créer un groupe ouvert à tous et où l’on apprend en s’amusant, en échouant aussi, et où tout le monde repart de zéro. Les élèves de deuxième année apprennent leur instrument à leurs cadets de première année. En apprenant de manière ludique et pratique, l’approche de la musique se fait simple et permet rapidement de développer de nouvelles méthodes d’expression, d’écoute et de créativité : c’est cela que nous tentons de mettre en place avec des jeunes défavorisés.

NOTRE ACTION EN ÉQUATEUR

À Guayaquil, Clave de Sur est une association membre d’une maison de quartier, Movimiento Mi Cometa, qui propose des activités diverses allant du football à l’aide à la construction/réparation des maisons et en passant par le soutien scolaire.

Dans le quartier de Guasmo Sur, où les problèmes de drogues et de violence sont prédominants, Mi Cometa propose aux jeunes et aux moins jeunes une alternative fondée sur le dépassement de soi et la diversification des activités. En Islande, l’intégration de ces principes d’éducation dans la formation scolaire des jeunes a permis de faire presque disparaître les problèmes d’addictions chez les jeunes au début des années 2000.

Clave de Sur se concentre sur l’apprentissage de la musique. Nous sommes donc intervenus, à l’instar des nombreux volontaires allemands et américains qui visitent le quartier, pour donner des cours d’instruments (saxophones, guitare, trombone, trompette) aux membres de l’association afin de leur permettre de transmettre leur maîtrise des instruments aux plus jeunes plus tard. En parallèle, nous avons donné des cours de français à près de 40 personnes du quartier qui souhaitaient découvrir la langue.

ECUASOL

Quatre semaines plus tard nous arrivions à Quito, afin de réaliser cette fois-ci des ateliers d’éveil musical avec des jeunes du quartier de Tiwinza, encadrés par Ecuasol.

Première étape : présentation des instruments et des animateurs. Avant de faire jouer les jeunes, autant leur faire profiter d’un peu de musique ! L’écoute et la visualisation des musiciens est une étape cruciale de la découverte de la musique : elles permettent d’associer un son, un timbre, à un objet et ainsi de mieux appréhender le fonctionnement des instruments mais aussi l’expression que traduisent les phrases musicales.

Les jeunes ont donc pu tenter de deviner les noms des instruments qu’ils voyaient, certains classiques comme la trompette et d’autres, plus originaux… On ne tombe pas sur un soubassophone tous les jours !

Notre objectif avec Ecuasol est de proposer à chaque jeune un atelier par semaine d’éveil aux arts du spectacle – théâtre, chant, musique – et de créer avec les jeunes, ensemble, un spectacle que l’on présenterait à la communauté. Les jeunes auraient ainsi l’occasion de travailler en groupe, avec les discussions, les débats et les exigences de communication que cela implique, et de développer de nouveaux moyens de s’exprimer, d’inventer, d’écouter.

Malheureusement la situation sanitaire s’est fortement dégradée la semaine de notre arrivée. Les écoles et associations comme Ecuasol ont dû fermer leurs portes, rendant impossible la réalisation de nos ateliers.

Avec l’aide d’Ecuasol, nous avons tenté de faire participer les jeunes confinés à des activités créatives en utilisant un réseau social qu’ils affectionnent : TikTok. Pour leur permettre de diversifier leur quotidien, nous avons produit une dizaine de petits défis en vidéos, allant de la confection d’instruments à partir de matériaux de récupération (shakers, güiro, kazoos…) aux corpo rythmes pour accompagner leurs morceaux préférés – les corpo rythmes consistent à utiliser le corps comme une batterie, avec des claquements de mains par exemple. 

 

Aux jeunes maintenant de jouer…